Clémence Jowa's profile

Portfolio - Habitat/habiter

projet             Habitat / Habiter 
étudiante        Clémence JOWA
enseignants     Neuwels Julie et De Wit Pierre
lieu                 Résidence Bavière, Liège.
date                2023-24 (M1-Q1)
Cet atelier aborde les interfaces de l’habiter, soit les espaces intermédiaires articulant le public, le collectif et le privé, en portant une attention particulière aux médiations entre les dispositifs spatiaux et les investissements diversifiés qui en sont faits par les habitants. L’exercice s’établit par le croisement de l’enquête ethnographique de terrain au moyen du « relevé habité » et du projet d’architecture. Cette approche hybride vise à considérer les médiations entre les dispositifs spatiaux et sociaux, et à questionner la posture de l’architecte à cet égard. Ainsi, les observations attentives des investissements faits de l’espace constituent une ressource à part entière pour faire projet. Inversement, le projet sert de support pour mettre à l’épreuve les réflexions issues des investigations ethnographiques.
PARTIE 1 : RELEVE
Dans un premier temps, cet atelier était dédié aux entretiens. Nous formions des binômes d'étudiants chargés de rencontrer un résident. Pendant une période de trois semaines, nous avons eu l'opportunité de poser des questions afin de mieux comprendre leur mode de vie, la manière dont ils utilisent les espaces, leur quotidien, les chemins qu'ils empruntent ou évitent, et également d'échanger des histoires plus personnelles. Par la suite, nous avons partagé nos expériences avec le reste du groupe afin d'identifier des généralités et de mettre en lumière des aspects qui nous ont marqués. Enfin, nous devions choisir une thématique à explorer sur base du relevé, formuler une hypothèse, et tenter d'y répondre dans le cadre d'un projet architectural.
La contrainte supplémentaire résidait dans la nécessité de préserver au maximum les éléments existants. Il était également impératif de maintenir la philosophie de la résidence, qui propose des logements à bas coûts principalement destinés à des personnes ayant traversé des périodes difficiles dans leur vie. Ainsi, le choix devait s'orienter vers un projet architectural empreint de modestie et de proportionnalité.​​​​​​​
Relevé de la chambre de Josette, résidente avec qui j'ai pu échangé.
Ce qui ressort des entretiens et m'a particulièrement marqué, surtout dès ma première visite du bâtiment, ce sont les vastes espaces perdus des couloirs. En dépit de leur taille considérable, ces couloirs semblaient dénués de toute vie, personne ne les investissait, bien qu'ils servent d'interface avec la pièce la plus intime des résidents, leur chambre. Cela m'a conduit à formuler l'hypothèse suivante : "Et si les couloirs devenaient des rues ?"Ainsi, la proposition d'intervention se focalisera sur la transformation des couloirs de tous les étages.
PARTIE 2 : PROJET
L'objectif est de vider au maximum l'espace central regroupant les différentes chambres. Par conséquent, il est nécessaire de déplacer l'escalier afin de créer un vaste espace central, ce qui implique la suppression d'une chambre en haut à droite à chaque étage pour accueillir les circulations. Cette modification se traduira par une capacité d'accueil réduite, avec moins de résidents pouvant être hébergés.
Plan de démolition du RDC et étage type
Plan du RDC et étage type projeté
Les plans sont délibérément habités, conçus à partir des relevés effectués par les différents binômes d'étudiants.
Le déplacement du noyau de circulation entraîne des conséquences au rez-de-chaussée. En effet, l'espace devient beaucoup plus ouvert, et le nouveau noyau offre un accès facile aux différentes parties. La cuisine bénéficie d'un accès rapide aux salles à manger, et le salon profite d'une vue sur la rue. L'aménagement du rez-de-chaussée est intentionnellement peu modifié par rapport à la configuration actuelle, car le projet se concentre principalement sur les étages supérieurs.
Aux étages, cette nouvelle circulation dans l'angle apporte davantage de luminosité aux escaliers, les rendant ainsi plus confortables. De plus, étant légèrement éloigné des chambres, il offre une plus grande intimité aux résidents. Par ailleurs, un espace de repos est aménagé à chaque étage, permettant aux résidents de faire une pause en empruntant les escaliers et d'admirer la vue vers l'extérieur.
À travers les perspectives suivantes, l'objectif était de mettre en avant la possibilité d'appropriation par les résidents de ce nouvel espace. À mon sens, c'est un moyen de personnaliser ces espaces et de les considérer comme de véritables pas-de-porte de leur habitation, offrant ainsi une dimension plus intime à cette interface. Ce nouveau lieu offre également l'opportunité de favoriser des rencontres informelles avec les voisins, créant ainsi de nouvelles relations. De plus, à certains étages, l'idée était de préserver le vide dans la dalle de l'ancien escalier et des anciens ascenseurs afin de créer des connexions entre les étages.
En complément, je suggère de réaliser des percements dans les murs en contact avec cette "rue" afin d'encourager davantage le contact avec celle-ci, favorisant ainsi les rencontres grâce au contact visuel. De plus, cela permettrait de renforcer la notion de façade intérieure donnant sur la rue. À rappeler, l'exercice consistait à conceptualiser un projet en tenant compte de l'hypothèse centrale formulée précédemment : "Et si les couloirs devenaient des rues ?".
Clémence JOWA 
ULg - Architecture  2023-24
Portfolio - Habitat/habiter
Published:

Portfolio - Habitat/habiter

Published: